Recherches et création en cours

2023 – Anima

 

Danse d’appuis et objets animés : cerf volant et marionnette de taille humaine avec Merlin Borg. Nous cherchons des lieux de résidence et des possibilités de co-production, à bon entendeu-se-r, salut !!!

– Pour vous donner un petit goût de la chose, voici une vidéo de nos recherches actuelles : https://vimeo.com/878203659. Merci à Brian pour ce magnifique rendu !

Et merci à Véronique Drougard pour son soutien poétique, sensible et photographique !;-)

– Forme basée sur le langage chorégraphique, diffusée il y a 10 ans à Barcelone : https://vimeo.com/31298681

 

 

2022 – “L’eau que tu bois a connu la mer”

Une proposition chorégraphique in-situ, par et avec
Céline Auclair, Nelly Paubel et Céline Robineau.
Compagnie Corps Paysage

 

Une plongée collective dans le paysage ? Une étrange procession ? Une conférence sur l’eau ? Un atelier de sensibilisation aux laisses de mer ? Un nouveau jeu de lancer de poids ? Un rite de purification ? Une mise en perspective de l’équilibre du paysage ?
En tout cas, une invitation à déambuler et se laisser couler au fil de l’eau en suivant la voix et les corps des danseuses.
L’eau coule, se dérobe, déborde son lit. Elle s’infiltre dans les sols, s’évapore dans les airs, s’immisce dans les interstices, dialogue avec le sable, joue avec les marées. Comme l’eau, les mots infusent et s’infiltrent en nous, nous entraînant vers un autre état de présence et de contemplation. Comme l’eau, le mouvement dansé voyage dans les corps, épouse et modèle les territoires traversés, résonne avec l’environnement de manière fluide et douce ou sauvage et imprévisible.

Note d’intention :
L’eau que tu bois a connu la mer invite le public à faire l’expérience d’une nouvelle relation sensible à l’eau, celle qui circule au cœur de chaque cellule comme au cœur de nos imaginaires, celle qui coule au dehors et fabrique les paysages que nous habitons, celle que l’on pollue et celle qui purifie, celle qui nous traverse et charrie avec elle toute notre mémoire individuelle et collective, celle que l’on boit et celle dans laquelle on plonge.

Dans le contexte actuel de dérèglement climatique, l’eau représente un enjeu central. Il s’agit autant d’une ressource indispensable à contrôler, maîtriser et économiser, qu’un objet de préoccupation majeur (risques de pénurie, de sécheresse, d’inondation, de montée des eaux, etc.).
Mais la crise climatique que nous vivons est également une crise des imaginaires. Et pour prendre soin de cette ressource précieuse et indispensable à la vie sur terre, peut-être est-il essentiel de considérer l’eau à sa source. L’eau dans toute sa dimension poétique et onirique.
L’eau comme une inépuisable source d’inspiration, de rêverie et de créativité, comme nous le rappellent les poètes, les artistes, les philosophes et finalement les danseur.euses.
Comment circule mon attention lorsque je regarde une danse ou me promène dans le paysage ? Comment participent le déferlement des vagues, le murmure de la rivière, le clapotis de la pluie, à notre manière singulière d’être au monde, de percevoir et de nous mouvoir ? Qu’est-ce qui se modifie dans mon regard si je suis attentive à mes liquides internes et à leur poids ? Que se passe-t-il si j’imagine le trajet que l’eau a effectué avant d’arriver à ma bouche ? Et celui que s’apprête à faire cette bouteille en plastique qui la
contenait ? Si les mots étaient des embarcations, où m’emmèneraient-ils ?
L’eau que tu bois a connu la mer est une invitation à laisser toutes ces questions, et bien d’autres, nous traverser, nous habiter, le temps de cette déambulation au fil de l’eau. La performance cherche à ouvrir un espace d’expérimentation somatique qui décentre la primauté du regard. C’est un cheminement physique, mental et sensible, qui réoriente l’attention des spectateur.ices vers leurs propres eaux, stimule leur créativité et suscite une
nouvelle articulation entre sensation, imagination et mouvement.

Plus d’infos sur notre dossier de diffusion. N’hésitez pas à nous le demander à corps-paysage@riseup.net

2021 – “La Femme Papier”

Solo. Questionnement sur le corps de la femme, voyage de l’objet au sujet…

Texte – génèse du projet :
« Corps meurtris, chair abandonnée, flétrissement et mal être, honte de soi,

voile de sidération et figement d‘un autre temps, peau de honte, peurs à peine prononcées, errance charnelle, maladresse sensuelle, confondre aimer et donner…


La graine de la haine de soi, plantée et arrosée à coup d‘humiliations, d‘abnégation, de répression, d’invisibilité et de silence, de dépossession de soi, de coercition, d’entraves aux libertés d’expression, d’insouciance, de prendre plaisir, d’autonomie,… 



Dissolvant les limites, effaçant les contours de soi, et tout à la fois rendant ce corps captif


Sentir et vouloir donner place à ses élans profonds, son être, ses singularités, son pouvoir et sa puissance,


Commettre l’irréparable de vouloir être soi et se faire reprendre…


L’interdit et la peur continuant d‘agir en silence, entraves invisibles, agissantes avides et acerbes, sentinelles d‘une torture indicible et ineffable, séculaire, qui conserve l’emprise, la soumission, l’enfermement, le musellement et contient la rage, l’impuissance, le désespoir…


La « Cage » a disparue mais la forme est restée, continuant d’appliquer soigneusement et insidieusement ses forces, contraintes et tensions au corps, à l’âme…
Dépêtrer ses chairs pétries d’infériorisation, de  dévalorisation, d’auto-flagellation, de conditionnement

Dans ce silence… une voix pouvait enfin s’élever
,

Conjuguer le passé avec le présent
,
Danser réparation et guérison

Demander douceur et accueil, espace et déploiement »
Note d’intentions :

Cette performance part de l’histoire d’une femme, de témoignages de nombreuses autres rencontrées au gré de résidences de recherche, de stages et de performances dansées, de lectures féministes et de recherches sur les rapports de domination dans notre système et de leurs insinuations dans l’éducation, la construction psychologique, les rapports sociaux, le regard sur le monde depuis la singularité d’un corps de femme…

Comment un corps de femme aujourd’hui peut il encore se sentir inférieur,

honteux, muselé ? Quels états de corps et quelles danses naissent de cela ? Où trouver l’émancipation, le rebond, la quiétude, la rébellion ?

Avec le mouvement comme point d’ancrage de la recherche, le corps pour véhicule dans le passé, le présent, l’émotionnel et l’imaginaire, je parcours mon histoire et celle de tant d’autres, à la recherche d’hypothèses, de ressentis, d’impératifs à exprimer, de brûlantes obsessions à délivrer, d’urgence à exposer, au delà des jugements, avec et par delà les mots…

Dans une prise de parole sensible et un engagement physique brûlant, ce solo dansé explore le mystère de l’énergie profonde qui permet mutations et transformations. Il interroge ce qui déclenche le mouvement de l’émancipation, l’ambivalence d’un parcours, le passage de l’objet au sujet, d’un corps soumis à un corps libéré – mu par différentes forces – hybride.